
Porter un casque qui évoque les années 1960 tout en circulant légalement sur les routes de 2025 relève-t-il du compromis ou de la prouesse technique ? Cette question traverse l’esprit de nombreux motards attirés par l’esthétique rétro mais conscients des enjeux de protection. Le casque vintage ne se contente plus d’être un accessoire nostalgique : il devient un objet hybride où ingénierie moderne et design patrimonial coexistent sans concession.
L’engouement pour le casque vintage solex illustre parfaitement ce paradoxe résolu. Loin d’être une simple tendance esthétique, ce choix révèle une démarche plus profonde : celle de refuser l’uniformisation des équipements motards tout en assumant pleinement sa responsabilité en matière de sécurité. Le Solex, symbole de mobilité populaire française, offre un terrain d’expression idéal pour cette double exigence. Son ADN patrimonial légitime l’effort technique nécessaire pour créer des casques qui respectent simultanément l’esprit d’une époque et les normes les plus strictes.
Ce phénomène dépasse largement la simple question du style. Il engage une réflexion sur l’identité, la transmission mémorielle et la validation objective de la protection. Comment les fabricants parviennent-ils à dissimuler une calotte moderne sous des courbes fifties ? Pourquoi Solex, plutôt qu’une autre marque, incarne-t-elle si puissamment l’authenticité vintage ? Qui sont réellement ces adoptants, au-delà du cliché du « passionné de rétro » ? Et surtout, l’expérience d’usage quotidien valide-t-elle ces promesses apparemment contradictoires ?
L’essentiel sur les casques vintage Solex
- Les casques vintage homologués ECE 22.06 intègrent des matériaux composites modernes invisibles sous les finitions d’époque
- Solex incarne l’authenticité patrimoniale française grâce à 7 millions d’exemplaires produits entre 1946 et 1988
- La certification ECE objective neutralise le biais psychologique qui associe esthétique rétro et fragilité
- Les adoptants combinent jeunes urbains différenciants et quinquagénaires nostalgiques dans une communauté transgénérationnelle
- Les retours terrain confirment confort prolongé et durabilité des finitions avec une transparence sur les limites face aux intégraux modernes
L’ingénierie invisible qui réconcilie design 1960 et normes 2025
La véritable prouesse des casques vintage contemporains réside dans ce que l’œil ne perçoit pas. Sous la peinture laquée crème ou bleu pastel, sous les liserés chromés et les finitions cuir, se cache une architecture multicouche digne des technologies actuelles. Les fabricants ont dû résoudre une équation complexe : comment conserver les lignes élancées et la silhouette compacte des casques jet des années soixante tout en répondant aux exigences drastiques des protocoles de certification modernes ?
La réponse tient dans l’utilisation de matériaux composites de nouvelle génération. Le polycarbonate injecté remplace les anciennes résines thermodurcissables, offrant une résistance aux chocs supérieure pour une épaisseur réduite. La mousse EPS multi-densité permet une absorption progressive de l’énergie cinétique lors d’un impact, calibrée pour respecter les seuils de décélération autorisés. Ces innovations matérielles restent totalement invisibles une fois le casque assemblé et peint selon les codes esthétiques des Trente Glorieuses.
L’évolution des normes a considérablement durci les critères d’homologation. Les nouvelles exigences imposent notamment 50 grammes en moyenne de poids supplémentaire pour intégrer les renforcements nécessaires aux tests d’impact oblique. Ce surpoids, réparti stratégiquement dans la calotte et la doublure, ne compromet pas l’équilibre général du casque ni son confort sur longues distances.
Les compromis dimensionnels constituent un autre défi majeur. Les casques jet vintage originaux offraient une couverture minimale, privilégiant légèreté et sensation de liberté. Les versions contemporaines homologuées doivent étendre les zones de protection obligatoires sans altérer la silhouette caractéristique. Les concepteurs jouent sur des variations millimétriques de courbure et sur l’optimisation des épaisseurs pour préserver l’illusion optique des lignes fines tout en garantissant la conformité réglementaire.
| Critère | ECE 22.05 | ECE 22.06 |
|---|---|---|
| Points d’impact testés | 6 points | 18 points |
| Vitesse d’impact | 7,5 m/s | 8,2 m/s |
| Test d’impact oblique | Non | Oui |
| Test casque modulable | Fermé uniquement | Ouvert et fermé |
L’innovation touche également les systèmes de rétention, ces jugulaires et boucles qui assurent le maintien du casque en cas de choc. Les modèles vintage utilisaient des boucles à double boucle en métal chromé, esthétiquement cohérentes mais peu pratiques. Les versions actuelles intègrent des systèmes à cliquet ou à boucle micrométrique dissimulés sous des capots chromés amovibles, offrant modernité fonctionnelle sous apparence traditionnelle.

Cette architecture stratifiée révèle la sophistication invisible des casques contemporains. Chaque couche remplit une fonction spécifique : la coque externe rigide distribue l’énergie de l’impact, la mousse intermédiaire absorbe les chocs progressivement, la doublure de confort gère l’humidité et assure le maintien. Le tout pour un résultat visuel qui semble tout droit sorti d’un atelier des années soixante.
Casque Klim Krios : passage ECE 22.05 à 22.06 sans modification
Le modèle Krios de Klim est passé de l’ECE 22.05 à la 22.06 sans aucune modification structurelle, démontrant qu’une conception vintage bien pensée peut anticiper les futures normes de sécurité. Cette transition transparente prouve que l’excellence technique initiale peut satisfaire des exigences évolutives sans compromettre l’identité esthétique du produit.
Les tests de certification réels soumettent chaque casque à des impacts contrôlés sur dix-huit points distincts, à des vitesses calibrées, avec mesure précise des décélérations transmises à un mannequin anthropomorphe. Un casque vintage doit réussir exactement les mêmes épreuves qu’un intégral sportif dernier cri. Les normes ECE 22.05 et 22.06 ne font aucune distinction stylistique : seules comptent les performances mesurables en laboratoire.
Pourquoi Solex incarne mieux que quiconque l’esprit vintage authentique
Parler de casque vintage reste vague tant que l’on n’identifie pas la référence culturelle précise. Vespa évoque la dolce vita italienne, Peugeot renvoie à l’utilitaire fonctionnel, Motobécane rappelle les virées adolescentes. Mais Solex occupe une place à part dans l’imaginaire collectif français. Ce véhicule hybride, mi-vélo mi-mobylette, symbolise l’ingéniosité populaire et la démocratisation de la mobilité individuelle durant les Trente Glorieuses.
L’ADN Solex cristallise plusieurs valeurs fondamentales : accessibilité économique, simplicité mécanique, autonomie personnelle. Entre 1946 et 1988, la marque a écoulé 7 millions d’exemplaires produits à travers plusieurs générations, imprégnant durablement la mémoire française. Le Solex n’était pas un simple moyen de transport mais un facilitateur social, permettant aux étudiants, ouvriers et employés de gagner en indépendance sans investissement prohibitif.
La ‘bicyclette qui roule toute seule’ a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire de plusieurs générations
– Je me sens bien, Article sur le patrimoine culturel français
Cette formule publicitaire résume parfaitement l’innovation que représentait le Solex : rendre motorisé ce qui était manuel, sans basculer dans la complexité d’une moto. Cette position intermédiaire explique pourquoi le casque assorti revêt une importance particulière. Porter un casque intégral moderne sur un Solex restauré brise la cohérence esthétique de l’ensemble, créant une dissonance visuelle qui affaiblit l’expérience patrimoniale complète.
La cohérence esthétique totale constitue un enjeu central pour les puristes. Restaurer méticuleusement un Solex 3800 de 1966, lui redonner sa couleur bleu ciel d’origine, polir ses chromes, puis coiffer un casque sportif noir et rouge relève de l’incohérence narrative. Le casque vintage Solex, avec ses teintes pastel, ses liserés chromés et ses proportions compactes, complète harmonieusement la démarche de reconstitution historique. Il s’agit moins de nostalgie gratuite que de rigueur dans la reconstitution d’un univers esthétique cohérent.
Le mouvement de revival Solex témoigne de cette vitalité communautaire. Les rassemblements se multiplient, les réseaux sociaux fédèrent des milliers de passionnés, les courses d’endurance comme les 24 Heures Solex attirent des centaines de participants. Dans ce contexte, le casque devient un marqueur d’appartenance identitaire visible, un signal adressé aux pairs confirmant la maîtrise des codes et le respect de l’authenticité.
Événements majeurs de la communauté Solex
- Participer aux 24h Solex de Nouziers, course spectaculaire annuelle
- Rejoindre le groupe Facebook ‘Les passionnés du Vélosolex’ avec plus de 15 000 membres
- Visiter le Musée du Vélo et de la Moto à Saint-Lô pour découvrir l’histoire
- S’inscrire aux rassemblements locaux via les groupes Facebook spécialisés
J’ai souhaité faire partager ma passion en présentant ma collection au public intéressé pour découvrir ou redécouvrir l’histoire de cette légendaire ‘Bicyclette qui roule toute seule’
– Claude Barlier, fondateur de Solex Passion Partage
La différence entre style vintage générique et référence Solex spécifique se manifeste dans les détails. Les logos authentiques, les couleurs précises correspondant aux catalogues d’époque, les proportions exactes des casques jet de l’ère Solex : ces éléments constituent un langage visuel reconnaissable immédiatement par les initiés. Porter un casque rétro quelconque ne produit pas le même effet communicationnel que porter un modèle historiquement cohérent avec l’univers Solex. Cette distinction sémiologique renforce le sentiment d’appartenance à une communauté partageant des références culturelles précises plutôt qu’un simple goût pour l’ancien.
La certification comme réponse au doute esthétique légitime
Un biais cognitif tenace traverse l’esprit de nombreux motards : si un équipement privilégie l’esthétique, il doit nécessairement sacrifier la performance technique. Cette association mentale inconsciente oppose le beau au sûr, le vintage au moderne, l’élégance à la robustesse. Les casques intégraux aux formes agressives, bardés de prises d’air et d’ailerons, bénéficient d’une présomption de sécurité tandis que les casques jet aux lignes douces suscitent spontanément la méfiance.
Cette croyance ne repose sur aucune base objective lorsqu’il s’agit de produits certifiés. La réglementation européenne impose des protocoles de test identiques à tous les casques commercialisés, indépendamment de leur catégorie esthétique. La norme ECE 22.06, entrée en vigueur le 1er juillet 2022 selon Motoblouz, a considérablement renforcé les exigences par rapport à sa version précédente. Cette évolution réglementaire garantit que tout casque nouvellement homologué atteint un seuil de protection minimal élevé.
Concrètement, l’homologation ECE 22.06 soumet chaque modèle à des tests d’impact sur dix-huit points différents de la calotte, à des vitesses supérieures à celles de la norme précédente. Elle introduit également des tests d’impact oblique simulant les angles de chute réels lors d’accidents, ainsi que des épreuves d’abrasion vérifiant la résistance des matériaux au frottement sur bitume. Un test de rétention valide la capacité de la jugulaire à maintenir le casque en place malgré les forces d’arrachement. Aucun de ces protocoles ne tient compte du design ou de l’intention stylistique du fabricant.
| Modèle testé | Note Certimoov | Norme |
|---|---|---|
| Premiers casques ECE 22.06 | 3 étoiles sur 5 | ECE 22.06 |
| Moyenne casques ECE 22.05 | 2 étoiles sur 5 | ECE 22.05 |
| Taux d’obtention 3 étoiles | 75% | ECE 22.06 |
Cette objectivation scientifique neutralise le doute subjectif. Un casque vintage Solex homologué ECE 22.06 a traversé exactement les mêmes épreuves qu’un casque intégral de compétition. Les résultats mesurables priment sur les impressions esthétiques. La certification constitue précisément le garde-fou qui permet de concilier préférence stylistique et exigence sécuritaire sans compromis.
Vérifier l’authenticité de cette certification relève d’une démarche simple mais essentielle. Chaque casque homologué porte une étiquette cousue ou collée à l’intérieur, mentionnant le numéro d’homologation, le pays certificateur et la norme applicable. Cette étiquette doit être présente et lisible. Le marquage ECE apparaît également gravé ou moulé sur la calotte externe. Ces éléments constituent les preuves tangibles que le produit a satisfait aux tests réglementaires. Leur absence doit immédiatement alerter sur la légalité et la fiabilité du casque.
La comparaison objective entre un casque vintage Solex homologué et un casque sport moderne de même catégorie révèle des performances mesurées équivalentes sur les critères normés. Les différences apparaissent ailleurs : ventilation supérieure pour les modèles sportifs grâce à leurs prises d’air aérodynamiques, champ de vision légèrement réduit pour les casques jet, poids parfois inférieur pour les vintage grâce à leur conception minimaliste. Mais en termes de résistance aux chocs mesurée en laboratoire, la certification garantit un plancher commun infranchissable. Pour rouler en sécurité à moto, la priorité reste le respect des normes homologuées plutôt que les présupposés esthétiques.
Le profil des adoptants : héritage familial et quête d’identité
Qui achète réellement un casque vintage Solex en 2025 ? La réponse transcende les catégories démographiques simplistes. Contrairement aux idées reçues cantonnant ce choix aux quinquagénaires nostalgiques, la réalité révèle un profil transgénérationnel fascinant. Les jeunes urbains de vingt-cinq à trente-cinq ans représentent une part significative des adoptants, attirés non par le souvenir personnel mais par la différenciation identitaire qu’offre ce positionnement esthétique atypique.
Cette jeune génération n’a jamais connu l’ère industrielle du Solex. Leur attrait procède d’une démarche de distinction face à l’uniformisation croissante des équipements motards. Les casques intégraux sportifs, dominés par quelques marques mondiales, affichent une homogénéité stylistique marquée : design agressif, décors graphiques inspirés des compétitions, couleurs vives ou noir mat. Choisir un casque jet crème à liserés chromés constitue un acte de résistance à cette standardisation, une affirmation d’individualité dans un paysage visuel saturé de codes similaires.
La dimension mémorielle anime davantage les quadragénaires et quinquagénaires. Pour cette cohorte, le Solex appartient au paysage de l’enfance ou de l’adolescence. Le casque devient alors un objet-passerelle, permettant de prolonger symboliquement l’héritage familial tout en bénéficiant des garanties de sécurité contemporaines. Actuellement, 1,5 millions de Solex circulent encore en Europe dont la majorité en France, témoignant de cette vitalité transgénérationnelle. Porter le casque assorti au Solex restauré du grand-père crée une continuité narrative entre générations, matérialisant la transmission d’un patrimoine culturel familial.

Ces rassemblements illustrent la diversité sociologique des adoptants. On y croise ingénieurs retraités ayant conservé leur Solex de jeunesse, graphistes trentenaires séduits par le design rétro, étudiants en quête de mobilité économique et écologique, collectionneurs méthodiques accumulant les modèles d’époque. Le casque vintage sert de marqueur visible de cette appartenance communautaire, signalant aux pairs le partage de références culturelles communes au-delà des écarts générationnels.
Dans une ambiance chaleureuse et passionnée, nous vous prodiguerons tous les conseils pour redonner vie à votre bon vieux Solex. 37 Solex composent la collection de Santeny Solex, certains achetés, d’autres donnés.
– Association Santeny Solex’ In, communauté de restaurateurs
L’affirmation identitaire constitue un moteur psychologique puissant. Dans un contexte où les casques intégraux sportifs dominent visuellement l’espace urbain, arborer un casque jet vintage opère une rupture sémiotique délibérée. Ce choix communique plusieurs messages simultanés : sensibilité esthétique développée, connaissance des références culturelles patrimoniales, refus du conformisme consumériste, valorisation de l’authenticité sur la performance ostentatoire. Le casque devient ainsi un outil de construction identitaire, permettant de se définir par contraste avec la masse des équipements standardisés.
La communauté fonctionne également comme instance de validation sociale. Les échanges dans les groupes Facebook spécialisés, les conseils techniques partagés lors des rassemblements, les regards complices échangés lors d’un feu rouge : ces interactions renforcent le sentiment d’appartenance à un collectif partageant des valeurs communes. Le casque vintage Solex devient alors bien plus qu’un équipement de protection, il se transforme en badge d’appartenance visible, déclencheur de reconnaissance mutuelle et catalyseur de liens sociaux autour d’une passion partagée.
L’expérience d’usage réelle qui valide la promesse initiale
La théorie technique et la légitimité culturelle trouvent leur confirmation ultime dans l’usage quotidien. Un casque peut satisfaire toutes les normes objectives et porter la charge symbolique adéquate, si le confort pratique déçoit, l’adoption reste limitée. Les retours terrain des utilisateurs réguliers permettent de confronter la promesse marketing à la réalité vécue sur plusieurs mois ou années d’utilisation intensive.
Le confort d’usage quotidien constitue le premier critère déterminant. Le poids ressenti lors de trajets longs influence directement la fatigue cervicale. Les casques jet vintage homologués se situent généralement entre 900 grammes et 1200 grammes, légèrement inférieurs aux intégraux modernes. Cette légèreté relative procure un avantage perceptible sur des parcours dépassant une heure. La ventilation, point faible structurel des designs jet, reste correcte en usage urbain ou périurbain mais montre ses limites lors de fortes chaleurs estivales ou sur autoroute prolongée.
Ce casque est un vrai bijou ! Il allie parfaitement le style vintage à la modernité. Très confortable et sécurisant, je le recommande vivement.
– Jean-Marc, retour d’expérience Shoei Glamster
La compatibilité avec les lunettes vintage représente un atout apprécié des puristes complets. Les casques jet, par définition ouverts, facilitent le port de lunettes de soleil rétro sans compression inconfortable ni buée. Cette synergie esthétique renforce la cohérence visuelle d’ensemble et améliore le confort pratique comparativement aux intégraux où l’insertion de branches de lunettes sous les mousses latérales génère souvent des points de pression désagréables.

La facilité d’enfilage et de retrait constitue un avantage quotidien non négligeable. L’absence de mentonnière mobile simplifie l’opération, réduisant le temps nécessaire pour s’équiper ou ranger le casque lors d’arrêts fréquents. Cette praticité séduit particulièrement les utilisateurs effectuant de multiples trajets courts urbains avec stationnements répétés.
| Critère d’usage | Évaluation |
|---|---|
| Poids ressenti sur trajets longs | Confortable (plusieurs heures) |
| Ventilation été | Correcte mais inférieure aux casques sport |
| Compatibilité lunettes vintage | Excellente |
| Facilité d’entretien | Doublure démontable et lavable |
La durabilité des finitions rétro suscite légitimement des interrogations. Les peintures laquées crème ou pastel, les liserés chromés, les éléments en cuir ou simili-cuir subissent les agressions climatiques et l’usure mécanique. Les retours après un à deux ans d’usage régulier indiquent une bonne tenue générale des revêtements de qualité, avec apparition progressive d’une patine naturelle que certains utilisateurs valorisent comme témoignage d’authenticité vécue. Les chromes peuvent ternir légèrement, les coutures cuir se marquer, créant un effet de vieillissement contrôlé apprécié des amateurs de vécu authentique. Pour personnaliser votre moto et vos équipements, cette évolution esthétique naturelle peut même devenir un atout distinctif.
Les réactions sociales terrain renforcent le sentiment de satisfaction. Les regards intéressés, les commentaires positifs aux feux, les pouces levés de motards croisés : ces micro-interactions quotidiennes valident socialement le choix esthétique. Le casque vintage déclenche conversations et connexions, transformant l’équipement en médiateur social favorisant les échanges autour d’une passion commune.
L’honnêteté impose cependant de reconnaître les limites objectives. Un casque jet, même parfaitement homologué, offre une protection faciale et mentonnière inférieure à un intégral. En cas de chute avec impact facial direct, le différentiel de couverture devient déterminant. Sur autoroute à vitesse élevée, le bruit aérodynamique et les turbulences fatiguent davantage qu’avec un intégral caréné. Lors d’intempéries prolongées, l’absence de visière enveloppante réduit le confort. Ces compromis objectifs doivent être assumés consciemment par l’utilisateur, qui privilégie l’identité stylistique et le confort urbain sur la protection maximale et la polyvalence tous usages.
À retenir
- L’homologation ECE 22.06 impose des tests identiques à tous les casques indépendamment de leur design vintage ou moderne
- Les matériaux composites modernes permettent de respecter les normes 2025 tout en conservant l’esthétique années 1960
- Solex incarne l’authenticité patrimoniale française avec 7 millions d’unités produites et une communauté transgénérationnelle active
- Les adoptants combinent jeunes urbains différenciants et nostalgiques expérimentés dans une quête d’identité anti-standardisation
- L’usage quotidien valide confort et durabilité avec transparence sur les limites face aux intégraux en conditions extrêmes
Vers une réconciliation assumée entre esthétique et protection
Le parcours exploratoire révèle une réalité nuancée bien éloignée du faux dilemme initial. Non, choisir un casque vintage Solex ne signifie pas sacrifier sa sécurité sur l’autel du style. La certification objective garantit un socle de protection incompressible, identique pour tous les produits commercialisés légalement. Oui, des compromis existent : couverture faciale réduite, ventilation perfectible, usage optimal centré sur le périurbain plutôt que l’autoroute intensive. Mais ces limites relèvent de la catégorie casque jet elle-même, non du caractère vintage des finitions.
L’ingénierie contemporaine a résolu le paradoxe technique apparent. Les matériaux composites invisibles, les architectures multicouches optimisées, les systèmes de rétention modernisés sous apparence traditionnelle : ces innovations discrètes permettent la coexistence harmonieuse entre normes drastiques et esthétique patrimoniale. Le casque vintage homologué incarne littéralement la réconciliation du passé et du présent, de l’émotion mémorielle et de la rationalité sécuritaire.
Solex porte cette synthèse avec une légitimité particulière. Son statut de symbole populaire français, son ancrage dans plusieurs générations, sa communauté vivante et transgénérationnelle en font bien plus qu’une marque parmi d’autres. Le casque assorti au Solex restauré complète une cohérence narrative globale, transformant l’équipement de protection réglementaire en élément signifiant d’une identité assumée.
L’expérience terrain valide cette promesse théorique. Confort quotidien confirmé, durabilité des finitions éprouvée, réactions sociales positives, sentiment d’appartenance renforcé : les utilisateurs réguliers témoignent d’une satisfaction qui dépasse la simple fonctionnalité pour toucher à la dimension identitaire et communautaire. Le casque devient marqueur visible d’un choix de vie, refus de l’uniformisation, affirmation d’une sensibilité esthétique et d’un attachement patrimonial.
Reste à assumer lucidement les contours de ce choix. Un casque jet vintage convient parfaitement aux usages urbains et périurbains, aux trajets courts et moyens, aux vitesses modérées, aux conditions climatiques tempérées. Il trouve ses limites en usage autoroutier prolongé, par intempéries sévères, en recherche de protection faciale maximale. Cette transparence n’affaiblit pas la proposition de valeur, elle la contextualise et permet à chacun d’évaluer la pertinence selon son profil d’usage réel.
La séduction qu’exerce le casque vintage Solex sur les passionnés procède finalement d’un faisceau convergent : excellence technique invisible, légitimité culturelle profonde, validation empirique terrain, communauté vivante et transmission transgénérationnelle. Bien au-delà du simple accessoire rétro, il incarne une manière d’habiter le présent en dialogue avec le passé, de circuler en sécurité tout en affirmant une identité singulière, de respecter les normes objectives tout en cultivant sa sensibilité esthétique. Cette synthèse rare explique pourquoi l’engouement perdure et se renouvelle, touchant simultanément ceux qui ont connu l’époque Solex et ceux qui la redécouvrent comme territoire d’expression identitaire contemporaine.
Questions fréquentes sur les casques vintage Solex
Puis-je continuer à utiliser mon casque ECE 22.05 après 2024 ?
Oui, vous pouvez continuer à circuler avec un casque homologué ECE 22.05. L’interdiction de janvier 2024 concerne uniquement la vente aux détaillants, pas l’utilisation par les motards. Votre casque reste parfaitement légal tant que son homologation initiale était valide.
Les casques vintage sont-ils moins sûrs que les casques modernes ?
Non, un casque vintage homologué ECE 22.06 passe exactement les mêmes tests qu’un casque sport moderne. La certification garantit le même niveau de protection indépendamment du design. Les différences apparaissent sur d’autres critères comme la ventilation ou la couverture faciale propres à la catégorie jet, non au style vintage.
Comment vérifier qu’un casque vintage est bien certifié ?
Chaque casque homologué porte une étiquette intérieure indiquant le numéro d’homologation, le pays certificateur et la norme applicable. Le marquage ECE doit également apparaître gravé ou moulé sur la calotte externe. L’absence de ces éléments signale un produit non conforme.
Un casque jet vintage convient-il pour tous les usages moto ?
Le casque jet vintage excelle en usage urbain et périurbain mais montre des limites en usage autoroutier prolongé, par intempéries sévères ou en recherche de protection faciale maximale. Sa conception ouverte privilégie confort léger et esthétique au détriment de la polyvalence tous terrains des intégraux modernes.